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Hong Kong, Algérie, Catalogne, Bolivie... La longue liste des conflits dans le monde

Hong Kong, l'Irak et la Bolivie font partie des nombreux pays du monde dans lesquels des tensions sociales ou politiques se font sentir. Hong Kong, l'Irak et la Bolivie font partie des nombreux territoires dans lesquels des tensions sociales ou politiques se font sentir. [ANTHONY WALLACE / AFP, SABAH ARAR / AFP, JORGE BERNAL / AFP]

Un monde sous tension, plus que jamais. Hong Kong, Algérie, Irak, Catalogne, Chili, Haïti… Aux quatre coins du globe, de nombreux pays ou régions sont touchés en ce moment même par des mouvements de contestation d’ampleur. Que ce soit pour réclamer le départ des dirigeants, exiger davantage de justice sociale ou demander plus de démocratie, les populations se soulèvent, et mettent parfois en grande difficulté les gouvernements en place.

Asie

Hong Kong

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(©DALE DE LA REY / AFP)

Hong Kong fait figure de mètre étalon de la contestation, actuellement. Dans ce territoire semi-autonome chinois, c’est un projet de loi controversé, autorisant les extraditions vers la Chine continentale, qui a mis le feu aux poudres début juin. La grogne s’est ensuite étendue – malgré le retrait du projet en septembre –, ciblant le manque de démocratie et l’ingérence grandissante de Pékin. Les contestataires exigent désormais la mise en place du suffrage universel, et une enquête sur les violences policières. Pacifiques au départ, les manifestations se sont transformées en affrontements ultra-violents entre protestataires et forces de l’ordre. Malgré la victoire écrasante du camp pro-démocratie aux élections locales le 24 novembre, la cheffe de l’exécutif Carrie Lam ne semble pas prête à accorder des concessions aux manifestants.

Irak

000_1m8867-min_5dd26a0392b4b_0.jpg(©Hussein FALEH / AFP)

La fin du pouvoir en place. Voilà ce que réclament depuis le 1er octobre des dizaines de milliers d’Irakiens. Un mouvement de protestation inédit par son ampleur, son caractère spontané et sa longévité. Concrètement, les manifestants exigent une refonte totale du système politique et un renouvellement de la classe dirigeante, tous deux inchangés depuis la chute du dictateur Saddam Hussein, en 2003. Les contestataires dénoncent la corruption et «l’incompétence» de leurs dirigeants, qu’ils jugent à la botte du très influent voisin iranien. Mais la répression des forces de sécurité est sanglante, et a été vivement critiquée par la communauté internationale. Pas moins de 380 personnes ont été tuées depuis le début de la mobilisation, et quelque 15.000 ont été blessées.

Liban

000_1mc6wr-min_5dd2738cb36e6_0.jpg(©Patrick BAZ / AFP)

Les manifestations au Liban, qui ont démarré le 17 octobre, ressemblent à la mobilisation en Irak. Comme là-bas, les protestataires demandent le départ de toute la classe politique au pouvoir, jugée corrompue et incapable de mettre fin à la crise économique. L'étincelle qui a donné naissance à ce soulèvement inédit a été l'annonce de la mise en place d'une taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie internet comme WhatsApp. Une mesure retirée moins de 24 heures après, mais trop tard. Le mouvement de contestation était lancé, qui a culminé avec la démission du Premier ministre Saad Hariri et de son gouvernement le 29 octobre. Désormais, les manifestants exigent la formation d'un exécutif composé de technocrates indépendants des partis au pouvoir, puis l'organisation d'élections législatives anticipées.

Iran

000_1mb8pz-min_5dd2d3c30793f_0.jpg(©AFP)

Suite à l’annonce d’une augmentation du prix de l’essence de plus de 50 % mi-novembre, des Iraniens, déjà étranglés économiquement par les sanctions imposées par les Etats-Unis, sont descendus dans la rue pour protester. En réponse, le gouvernement a décidé de couper l’accès à Internet pendant plus d’une semaine et a violemment réprimé les manifestants. Selon les ONG, le bilan est très lourd : 143 morts, et plus de 7 000 arrestations. Mais loin de confirmer ces chiffres, l’Iran n’a parlé que de cinq morts pendant les émeutes, dont quatre membres des forces de l’ordre. Après avoir maté la grande majorité des contestataires, les autorités ont accusé Israël et les Etats-Unis d’être à l’origine des violences.

Europe

Royaume-Uni

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(©Niklas HALLE'N / AFP)

Le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 52 % pour que leur pays sorte de l'UE. Depuis, le Royaume-Uni est embourbé dans cet épineux dossier. Les Premiers ministres successifs - Theresa May puis Boris Johnson - et le Parlement ont en effet été incapables de trouver un accord de retrait acceptable pour tout le monde. Une impasse qui a déjà entraîné le report du divorce à trois reprises, celui-ci étant désormais fixé au 31 janvier 2020. Dans un pays plus polarisé que jamais, les manifestations des anti et des pro-Brexit sont fréquentes, les uns exigeant un second référendum, tandis que les autres réclament une mise en œuvre du divorce, quitte à ce qu'il se fasse sans accord. Le sort du Brexit dépend désormais du résultat des élections générales anticipées du 12 décembre prochain, qui promettent d'être indécises.

Catalogne

000_1ll4j6-min_5dc939911ab3b_0.jpg(©JOSE JORDAN / AFP)

De violentes manifestations ont secoué la Catalogne dans la deuxième moitié du mois d'octobre, à la suite du verdict de la Cour suprême espagnole dans le procès de neuf dirigeants indépendantistes catalans impliqués dans la tentative de sécession de la région en 2017. Ces derniers, qui avaient organisé un référendum d'indépendance, jugé illégal par Madrid, ont été condamnés à de lourdes peines de prison, de neuf à treize ans. Certaines de ces manifestations ont dégénéré en heurts avec la police à Barcelone et dans d'autres villes. Cela a notamment entraîné le report du «clasico» de football entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Depuis, la tension semble être un peu retombée, même si les indépendantistes catalans continuent à se livrer ponctuellement à des actions de protestation.

Afrique

Algérie

000_1kc8db-min_5db9ab8e9db3e.jpg(©RYAD KRAMDI / AFP)

Exaspérés par l’annonce de la candidature du président Abdelaziz Bouteflika – au pouvoir depuis vingt ans – à un cinquième mandat, les Algériens ont commencé à descendre dans la rue fin février en signe de protestation. Depuis, ils manifestent toutes les semaines pour réclamer le départ de l’ensemble du «système» au pouvoir. Le «Hirak», le nom de ce mouvement de contestation, a obtenu une grande victoire début avril, avec la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Malgré tout, ils continuent depuis à défiler toutes les semaines, exigeant que toutes les figures de la présidence Bouteflika quittent leurs fonctions. Ces derniers étant toujours aux commandes, ils rejettent l’élection présidentielle convoquée par le pouvoir, le 12 décembre prochain.

Amérique

Bolivie

000_1m01f5-min_5dc8404aa38e1_0.jpg(©DANIEL WALKER / AFP

Ce sont les soupçons de trucage des résultats de l’élection présidentielle du 20 octobre qui ont été à l’origine de la vague de contestation en Bolivie. Un scrutin qui a vu le chef de l’Etat sortant, Evo Morales, être proclamé vainqueur dès le premier tour. Mais l’opposition a refusé de reconnaître les résultats, les estimant frauduleux. Face à la pression extrême de la rue, marquée par de violents incidents, Evo Morales a finalement été contraint à la démission le 10 novembre, puis s’est exilé au Mexique. Il a été remplacé par la deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Anez, qui doit assurer l’intérim jusqu’aux prochaines élections, convoquées prochainement. Mais le départ d’Evo Morales a provoqué la fureur des partisans de l’ex-président socialiste amérindien, qui en réponse organisent des manifestations et bloquent des routes.

Chili

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(©RODRIGO ARANGUA / AFP)

La colère a éclaté mi-octobre, au Chili, à la suite de l’annonce par le gouvernement d’une hausse du prix du ticket de métro à Santiago. Une mesure qui peut paraître anecdotique, mais qui a provoqué un mouvement de mécontentement plus large, dénonçant les inégalités criantes dans un pays où de larges pans de l’économie sont privatisés, et contraignant le Chili à renoncer à accueillir la COP25. Le 15 novembre, les partis politiques ont répondu à l’une des revendications principales des manifestants, en actant l’organisation d’un référendum pour remplacer la Constitution héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Mais la contestation est depuis repartie de plus belle, les protestataires réclamant désormais des mesures sociales, en premier lieu une augmentation du salaire minimum.

Haïti

000_1md7fd-min_5de3f8951eb6e_0.jpg(©Valerie Baeriswyl / AFP)

Depuis août dernier, Haïti, l'un des pays les plus pauvres d'Amérique, est en proie à une grave crise. Celle-ci est marquée par des manifestations à répétition, souvent émaillées de violences, pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse. C'est une pénurie de carburant qui a été à l'origine de cette colère, avant que cette dernière n'évolue en ras-le-bol généralisé contre la dégradation des conditions de vie et la corruption des élites politiques. Selon l'ONU, au moins 42 personnes sont mortes depuis mi-septembre dans les manifestations. Le contexte sécuritaire est très difficile, comme le prouve la mort d'un couple de Français, venu adopter, tué par balles le 24 novembre lors d'un vol à main armée qui aurait mal tourné.

Venezuela

000_1ck30q-min_5dc837770d689.jpg(©Federico PARRA / AFP)

Au cours d'un scrutin marqué par une large abstention et boycotté par l'opposition, le président socialiste sortant Nicolas Maduro a été réélu à la tête du Venezuela en mai 2018. Son investiture le 10 janvier 2019 a provoqué de grandes manifestations de l'opposition, critiquant sa dérive autoritaire et lui faisant porter la responsabilité de la grave crise économique secouant le pays, marquée par une hyperinflation record. Opposant numéro un à Nicolas Maduro, Juan Guaido, le président du Parlement contrôlé par l'opposition, s'est autoproclamé le 23 janvier «président en exercice» du Venezuela. Il a depuis été reconnu par une cinquantaine d'Etats. Des manifestations des anti et des pro-Maduro ont ensuite rythmé la vie du pays durant de longues semaines, avant que le mouvement de contestation ne s'essouffle. La situation est aujourd'hui dans l'impasse, Nicolas Maduro se maintenant au pouvoir et Juan Guaido peinant à relancer la mobilisation.

 

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