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Rétrospective : les 21 événements qui ont fait 2021

L'invasion du Capitole, Thomas Pesquet dans l'ISS, la campagne de vaccination, le départ d'Angela Merkel... Autant d’événements qui ont fait l'année. [WIN MCNAMEE / Fred TANNEAU / PESQUET Aubrey GEMIGNANI / MERKEL ODD ANDERSEN / AFP]

Année pandémique marquée par une troisième, quatrième puis cinquième vague, 2021 a aussi été une année pré-électorale qui a donné le coup d'envoi de la campagne. Sur le plan international, les douze derniers mois ont été une nouvelle fois très mouvementés, entre crises migratoires et tensions géopolitiques.

6 janvier : Des militants pro-Trump prennent d'assaut le Capitole

En novembre 2020, le démocrate Joe Biden est désigné vainqueur de l'élection présidentielle. Dénonçant depuis des semaines une fraude de masse, son adversaire Donald Trump ne reconnaît pas sa défaite. Le 19 décembre, il écrit sur Twitter : «Il est statistiquement impossible que nous ayons perdu l'élection de 2020. Grande manifestation à (Washington) D.C. le 6 janvier. Soyez là, ce sera sauvage !». Le Jour J, Donald Trump prononce un discours enflammé dans lequel il appelle ses troupes à «se battre comme des diables». Chauffés à blanc, des milliers de militants prennent d'assaut le Capitole, siège du parlement, et pénètrent à l'intérieur du bâtiment dans une ambiance insurrectionnelle. Bilan : cinq morts, dont quatre manifestants et un policier.

20 janvier : Joe Biden devient le 46e président des Etats-Unis

Elu par 306 grands électeurs contre 232 pour Donald Trump, le démocrate Joe Biden est investi président le 20 janvier 2021. Il choisit Kamala Harris comme vice-présidente, première femme à occuper ce poste. Sa mission n'est pas simple : ressouder la nation après quatre ans de tensions et d'incertitudes. En un an, celui que Donald Trump surnommait «Sleepy Joe» («Joe l'endormi») aura réintégré l'Accord de Paris sur le Climat, initié un plan de relance post-Covid-19 et fait adopter un gigantesque plan d'investissement sur les infrastructures. Mais sa première année de mandat reste entachée par le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, qui provoque le retour au pouvoir des talibans.

1er février : en birmanie, Aung San Suu Kyi renversée par un coup d'Etat

Chef de facto du gouvernement, Aung San Suu Kyi, 75 ans, est renversée par un coup d'Etat militaire. La Prix Nobel de la paix 1991 est arrêtée, tout comme le président de la République Wyin Mint. L'armée déclare l'état d'urgence pour une durée d'un an. Assignée à résidence, Aung San Suu Kyi est la cible d'une série de procédures judiciaires visant à écarter définitivement de l'arène politique cette opposante historique à la junte birmane. Début décembre, elle est condamnée à deux ans de prison. Dans ce procès fleuve, la dirigeante pourrait voir sa peine aggravée. Un nouveau verdict est attendu ce 27 décembre.

1er mars et 30 septembre : Nicolas Sarkozy condamné à de la prison ferme

Le 1er mars, Nicolas Sarkozy est condamné en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, dans l'affaire des écoutes. Le tribunal correctionnel de Paris le reconnaît coupable de corruption et trafic d’influence. C'est le premier président de la République à être condamné à de la prison ferme. Le jugement prévoit que la peine soit aménagée au moyen d'un bracelet électronique. L'ancien chef de l'Etat a fait appel de sa condamnation. Le 30 septembre, il est à nouveau condamné à un an de prison ferme dans l'affaire Bygmalion pour financement illégal de sa campagne électorale. Décision pour laquelle il fait encore appel. Début novembre, l'ancien président est par ailleurs convoqué comme témoin dans le cadre du procès des sondages de l'Elysée. Jugeant sa convocation «inconstitutionnelle», il fait valoir son droit au silence.

9 avril : Mort du prince Philip

Le prince Philip s'est éteint quelques mois avant de souffler sa centième bougie. Une douleur immense pour la reine Elizabeth II qui aura partagé sa vie durant 69 années. «C'est mon roc», avait-elle déclaré à son sujet en 2011. Né prince de Grèce et de Danemark, il épouse la future reine d'Angleterre en 1947, cinq ans avant son accession au trône. Il abandonne alors ses titres et sa carrière dans la marine pour se consacrer tout entier à son rôle de prince consort. Connu pour son humour et ses nombreuses gaffes, il était une figure populaire aimée des Britanniques.

23 avril : Thomas Pesquet rejoint l'ISS

Cinq ans après sa première mission en orbite, l'astronaute français Thomas Pesquet s'envole à nouveau vers la Station spatiale internationale (ISS). Il voyage à bord du vaisseau Crew Dragon de SpaceX, accompagné des Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur et du Japonais Akihiko Hoshide. Dans la station, l'astronaute de l'Agence spatiale européenne mène plus d'une centaine d'expériences et effectue trois sorties extra-véhiculaires. Le 4 octobre, il devient le premier Français à prendre le commandement de l'ISS. Habile communiquant, Thomas Pesquet partage régulièrement son quotidien sur ses réseaux sociaux. L'ancien pilote de ligne profite également de sa vue imprenable sur la planète Terre pour immortaliser les plus beaux paysages et alerter l'opinion sur les effets du changement climatique. Il rentre sur Terre le 8 novembre après 199 jours dans l'espace.

23 avril : Un terroriste tue une policière a rambouillet

Stéphanie Monfermé, agente administrative au commissariat de Rambouillet de 49 ans, est assassinée par Jamel G., un chauffeur-livreur tunisien arrivé illégalement en France en 2009. La victime est poignardée dans le sas du commissariat. Selon des témoins, l'assaillant a crié «Allah Akbar» au moment de l'attaque. Régularisé en 2019, il était inconnu des services de police. L'enquête établit que Jamel G. présentait des «troubles de la personnalité». Les signes de sa radicalisation, notamment sur les réseaux sociaux, n'avaient pas été détectés par les services de renseignement.

8 juin : Emmanuel Macron giflé dans la Drôme

En déplacement à Tain-l'Hermitage, le président de la République est giflé par un homme alors qu'il venait saluer la foule. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on entend l'assaillant crier «Montjoie, Saint-Denis !», un cri de ralliement royaliste, et «A bas la macronie !». Deux hommes sont placés en garde à vue. L'auteur de la gifle, Damien T., explique lors de son procès avoir agi «par instinct», «pour protester contre le déclin de la France». Ce Drômois de 28 ans était investi dans des associations d'arts martiaux historiques européens. Sur les réseaux sociaux, il suivait plusieurs comptes liés à l'extrême-droite. Il écope de dix-huit mois de prison dont quatre ferme. Il sort finalement après trois mois passés derrière les barreaux et explique n'avoir «aucun regret».

9 juin : le pass sanitaire est mis en place

Après une troisième vague épidémique, un pass sanitaire devient obligatoire à partir du 9 juin pour accéder aux lieux rassemblant plus de 1.000 personnes et voyager vers l'Outre-mer et la Corse. A partir du 21 juillet, il est nécessaire pour accéder aux lieux de loisirs et de culture. Depuis le 9 août 2021, il est obligatoire dans les cafés, bars, restaurants, certains centres commerciaux, maisons de retraite et transports de longue distance. L’utilisation du pass sanitaire sur le territoire national est autorisée en vertu de la loi du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire. Une loi du 11 novembre 2021 prolonge jusqu'au 31 juillet 2022 la possibilité de recourir au pass sanitaire.

20 ET 27 JUIN : LES ÉLECTIONS RÉGIONALES DONNENT LA PRIME AU SORTANT

Reportées en raison de la crise sanitaire, les élections régionales donnent vainqueurs la plupart des présidents sortants. La droite a évité la catastrophe annoncée et la carte électorale s'en trouve inchangée. Laurent Wauquiez (LR) reste président de l'Auvergne-Rhône-Alpes, Hervé Morin (Nouveau centre) de la Normandie, Xavier Bertrand (DVD) des Hauts-de-France, Valérie Pécresse (Libres) de l'Île de France et Renaud Muselier (LR) de Provence-Alpes-Côte d'Azur. La Réunion, qui bascule à gauche, est la seule région à changer de camp. Les deux grands perdants du scrutin sont le parti présidentiel et le Rassemblement national qui n'obtiennent aucune région. L'abstention, historiquement haute, atteint 66%.

31 août : les dernières troupes américaines quittent l'Afghanistan

Promesse de Donald Trump, le retrait américain d'Afghanistan est concrétisé par son successeur Joe Biden. L'accord de Doha, signé en février 2020, prévoyait le retrait de toutes les troupes américaines et de l'OTAN, en échange d'un engagement des talibans à ne pas laisser l'Afghanistan devenir une base pour les terroristes. Après une offensive éclair pendant l'été, les talibans entrent sans combattre dans Kaboul le 15 août et chassent le gouvernement en place. De nombreux habitants tentent alors de fuir le pays. Les scènes de panique à l'aéroport de Kaboul font le tour du monde et détériorent l'image de Joe Biden, accusé de capituler face aux islamistes. Au pouvoir entre 1996 et 2001, les talibans avaient été renversés par les Américains qui les soupçonnaient de cacher le chef d'al-Qaida Oussama Ben-Laden.

15 septembre : la crise des sous-marins australiens éclate

En 2016, le gouvernement australien signe avec le constructeur français Naval Group un contrat de plusieurs dizaines de milliards d'euros portant sur l'achat de douze sous-marins à propulsion diesel-électrique. Mais le 15 septembre 2021, l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni annoncent le lancement de l'alliance «AUKUS», un partenariat de coopération militaire dans la région indopacifique. En conséquence, le gouvernement australien rompt le «contrat du siècle» pour s'équiper de sous-marins à propulsion nucléaire, qui seraient davantage adaptés aux besoins stratégiques du pays. La décision provoque une crise diplomatique inédite. S'estimant trahie, la France rappelle ses ambassadeurs d'Australie et des Etats-Unis. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dénonce un «coup dans le dos» et compare Joe Biden à «Donald Trump, sans les tweets». 

La lanceuse d’alerte Frances Haugen fait vaciller Facebook

Employée de Facebook entre 2019 et mai 2021, la spécialiste des algorithmes Frances Haugen fait fuiter une série de documents compromettants pour le géant du numérique Facebook. La lanceuse d'alerte confie ces «Facebook Files» à l'autorité boursière SEC et au Wall Street journal. Ils révèlent que l'entreprise de Mark Zuckerberg avait connaissance des effets néfastes de l'application Instagram sur la santé mentale des jeunes femmes ou encore que Facebook a supprimé des algorithmes anti-fake news après l'élection présidentielle, ce qui aurait favorisé la préparation de l'assaut du Capitole. Entendue au Sénat américain, Frances Haugen parcourt ensuite l'Europe et est notamment auditionnée par l'Assemblée nationale et le Parlement européen.

5 octobre : Le rapport Sauvé secoue l'Eglise catholique

Fruit de deux ans et demi de travaux dirigés par le haut-fonctionnaire Jean-Pierre Sauvé, le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) est accablant. Il estime à 216.000 le nombre de victimes d'abus sexuels commis par des clercs entre 1950 et 2020. Le nombre grimpe à 330.000 si l'on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l'Eglise catholique. Les chiffres reposent sur une enquête anonyme menée auprès de 28.000 personnes par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et sur une analyse des archives par l'Ecole pratique des hautes études (EPHE). Le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs est chargé de l'indemnisation des victimes.

12 octobre : mort d'Hubert Germain, le dernier compagnon de la Libération

Résistant émérite, Hubert Germain avait rejoint le général De Gaulle à Londres après l'appel du 18 juin. Il a notamment combattu lors de la bataille de Bir-Hakeim en 1942 et du débarquement en Provence en août 1944. Après sa carrière militaire, il était devenu maire, député et même ministre sous Georges Pompidou. Hubert Germain était le dernier compagnon de la Libération, un ordre créé pour récompenser ceux ayant œuvré à la libération de la France. Il est inhumé le 11 novembre au mémorial de la résistance du Mont-Valérien, à l'issue d'une cérémonie présidée par le président Emmanuel Macron.

1er au 13 novembre : la COP 26 déçoit

La 26e conférence des parties n'aura pas tenu toutes ses promesses. Si des mesures encourageantes sont prises pour lutter contre la déforestation ou encore l'émission de méthane, l'accord final demeure décevant. Au sujet de l'utilisation d'énergies fossiles, le texte évoque une «diminution progressive» et non une «disparition progressive» comme il était écrit dans la première mouture. Les négociations sur la compensation financière des «pertes et dommages» causés par le réchauffement aux pays pauvres ont échoué. Selon l'ONU, les nouveaux engagements (ou NDC) annoncés par les participants à la COP26 mènent vers un réchauffement de 2,7°C de la planète d'ici à 2100. Bien loin de l'objectif de 1,5°C fixé par l'accord de Paris en 2015.

4 novembre : la joueuse de tennis chinoise peng shuai dénonce une agression sexuelle puis disparait

Sur le réseau social Weibo, Peng Shuai affirme avoir eu un rapport sexuel forcé avec l'ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli. Le message est rapidement censuré et la joueuse ne donne plus de signes de vie pendant deux semaines. Sur les réseaux sociaux, le mouvement #WhereIsPengShuai prend une ampleur mondiale. Peng Shuai réapparait dans des images diffusées par des médias proches du pouvoir et dans un entretien en visioconférence avec le CIO, sans que personne ne puisse attester de sa liberté de mouvement ou d'expression. Le 20 décembre, la joueuse revient sur ses déclarations et nie avoir été agressée. Faire «disparaître» une personne est une méthode régulièrement utilisée par le pouvoir chinois pour mettre au pas les voix dissonantes.

novembre : crise migratoire à la frontière polonaise

Depuis le début de l'été 2021, les pays de l'Est signalent un afflux de migrants aux portes de l'Union européenne. Le phénomène atteint son paroxysme début novembre, quand plusieurs milliers de migrants se massent à la frontière polonaise. La Pologne, puis l'Union européenne, accusent le président autoritaire du Bélarus, Alexandre Loukachenko, de faire venir des migrants du Moyen-Orient en leur promettant une entrée facile dans l'UE. Il s'agirait d'une mesure de représailles pour se venger de sanctions européennes, mises en place après la violente répression de l'opposition bélarusse à l'été 2020 et le détournement d'un avion en mai 2021. La Pologne, qui a déployé un important dispositif de sécurité à sa frontière, projette la construction d'un mur. Des vols de rapatriement vers l'Irak et la Syrie ont été mis en place pour permettre le retour des migrants.

30 novembre : Joséphine Baker entre au Panthéon

Star de cabaret, militante antiraciste et résistante, Joséphine Baker est la sixième femme à entrer au Panthéon. Elle est également la première femme noire à rejoindre ce temple laïc rendant hommage aux grands personnages de l'histoire de France. Joséphine Baker n'y fait son entrée que symboliquement car sa dépouille reste à Monaco, là où elle avait été accueillie par Grace Kelly à la fin de sa vie, alors qu'elle était criblée de dettes. Le cercueil utilisé pour la cérémonie est donc symboliquement rempli de poignées de terre venant de lieux chers l'artiste : la ville américaine de Saint-Louis (Missouri) où elle est née, Paris où elle connut la gloire, le château des Milandes (Dordogne) où elle vivait avec ses douze enfants adoptés, et Monaco où elle termina sa vie. 

8 décembre : Angela Merkel fait ses adieux

Après 16 ans de pouvoir, la chancelière allemande Angela Merkel a choisi de ne pas se représenter. Elle cède sa place au social-démocrate Olaf Scholz, vainqueur des élections fédérales en septembre. Le bilan de la chancelière est marqué par sa position ferme à l'égard de la Grèce pendant la crise financière de 2008, l'accueil massif de migrants en Allemagne en 2015 ou encore la signature d'un inédit plan de relance européen pendant la crise sanitaire. Globalement apprécié par les Allemands pour sa simplicité et son pragmatisme, Angela Merkel a été mise en difficulté sur sa politique migratoire jusqu'à l'intérieur de son propre gouvernement. Elle a aussi assisté impuissante à l'implantation dans le paysage politique allemand du parti d’extrême-droite AfD. Souvent perçue comme la femme la plus puissante du monde, Angela Merkel aura vu passer quatre présidents français : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.

présidentielle de 2022 : la campagne est lancée 

A un an de la présidentielle, partis et candidats se mettent en ordre de marche. Jean-Luc Mélenchon est l'un des premiers à se déclarer candidat fin 2020. Le 24 septembre, Yannick Jadot remporte la primaire des écologistes, devançant d'une courte tête Sandrine Rousseau, figure de l'«éco-féminisme». Quelques semaines plus tard, le 15 octobre, Anne Hidalgo est investie candidate par le Parti socialiste. A droite, Valérie Pécresse est choisie le 4 décembre pour représenter les Républicains à l'issue d'un vote des adhérents. Elle l'emporte face à Eric Ciotti, qualifié à la surprise générale au second tour devant Michel Barnier, Xavier Bertrand et Philippe Juvin. A la droite de la droite, Eric Zemmour officialise sa candidature le 30 novembre. Il fait ainsi concurrence à Marine Le Pen, candidate depuis février. Emmanuel Macron, lui, n'est toujours pas déclaré candidat. L'année politique s'achève sur une inconnue : Christiane Taubira va-t-elle pouvoir réaliser l'union de la gauche ?

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