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L'année 2019 de Donald Trump résumée en 10 tweets

Réchauffement climatique, Iran, Rocky, Emmanuel Macron, Game of Thrones... Les tweets de Donald Trump les plus marquants de l'année embrassent un spectre de sujets extrêmement large. Réchauffement climatique, Iran, Rocky, Emmanuel Macron, Game of Thrones... Les tweets de Donald Trump les plus marquants de l'année embrassent un spectre de sujets extrêmement large. [SAUL LOEB / AFP]

Qui dit fin de l'année dit bilan. Pour Donald Trump, quoi de mieux que de regarder son outil de communication de prédilection, Twitter, pour juger sa cuvée 2019. Attaques, blagues, révélations, photomontage, insultes, détournement de la pop culture... L'année du président le plus connecté de la planète sur le réseau social à l'oiseau bleu aura été riche en émotions.

quand il réclame le retour du réchauffement climatique

Climatosceptique invétéré, Donald Trump n'a pas failli à sa réputation au début de l'année, alors que le nord des Etats-Unis était touché par une vague de froid glacial, avec des températures ressenties descendant jusqu'à -50 °C à certains endroits. Le président américain n'a pas raté cette occasion pour remettre en cause le réchauffement climatique.

«Dans le magnifique Midwest, les températures ressenties atteignent -60 degrés (Fahrenheit, -51 °C Celsius, NDLR), le plus froid jamais enregistré. Dans les prochains jours, on s'attend à ce qu'il fasse encore plus froid. [...] Que diable se passe-t-il avec le réchauffement climatique ? S'il te plaît, reviens vite, on a besoin de toi !», a tweeté le locataire de la Maison Blanche, ironique. Une remarque qui lui a valu un recadrage de la part des scientifiques de l'Agence océanique et atmosphérique (NOAA), lui faisant remarquer que l'augmentation de la température des océans était responsable de ces épisodes de froid. 

QUAND IL DÉTOURNE «GAME OF THRONES» dans le cadre de L'ENQUÊTE RUSSE

Donald Trump est décidément un grand fan de Game of Thrones. Après avoir détourné à deux reprises la phrase mythique de la série «Winter is coming» («L'hiver arrive»), transformée en «Sanctions are coming» («Les sanctions arrivent») en novembre 2018 pour annoncer le rétablissement des sanctions contre l'Iran, puis en «The wall is coming» («Le mur arrive») en janvier 2019, en référence à sa promesse de mur à la frontière avec le Mexique, le président américain a de nouveau utilisé les codes du show de HBO en avril 2019. Cette fois pour clamer son innocence dans l'affaire des soupçons de collusion entre la Russie et son équipe pendant la campagne présidentielle 2016, et ce avant même la publication du rapport du procureur spécial Robert Mueller.

Sur le tweet partagé en avril dernier, on peut voir une photo de Donald Trump de dos, dans un épais brouillard, avec au premier plan les mots : «Pas de collusion. Pas d'obstruction. Pour les rageux et les démocrates de la gauche radicale, le jeu est fini («Game over» en version originale, jeu de mots avec le titre de la série Game of Thrones, NDLR)». Un message tombé juste après que le ministre de la Justice de Donald Trump, Bill Barr, avait assuré que le président américain n'avait pas tenté de contrarier l'enquête de Robert Mueller.

Finalement publié quelques heures plus tard, le texte tant attendu du procureur spécial a bien confirmé l'absence d'entente entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie, mais n'a pas exonéré le milliardaire des soupçons d'entrave à la justice. Un président à qui HBO, qui diffuse Game of Thrones, a demandé par la suite d'arrêter d'utiliser les graphismes de la série à des fins politiques. 

des frappes aériennes contre l'iran annulées «dix minutes avant»

Une guerre entre les Etats-Unis et l'Iran évitée à dix minutes près. Après que Téhéran a abattu en juin dernier un drone américain au-dessus du détroit d'Ormuz, dans le Golfe, le président américain a expliqué sur Twitter avoir autorisé des frappes aériennes contre trois sites iraniens, avant de les annuler au dernier moment, confirmant les révélations du New York Times

«Nous étions prêts à riposter la nuit dernière sur trois sites différents lorsque j’ai demandé combien de personnes mourraient. '150, Monsieur', m’a répondu un général. Dix minutes avant la frappe, je l’ai stoppée, pas proportionnée à la destruction d’un drone sans équipage», a écrit le locataire de la Maison Blanche dans une série de tweets.

Depuis, les relations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui se sont dégradées depuis le retrait de Washington en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions économiques américaines, se sont quelque peu apaisées. Le président iranien Hassan Rohani a assuré il y a quelques jours que son pays restait «prêt à discuter» avec les Etats-Unis si ces derniers levaient leurs sanctions, et les deux puissances ont même procédé le week-end dernier à un échange de prisonniers

quand il invite des élues démocrates à «retourner» d'où elles viennent

Un dérapage «raciste» et «xénophobe», a dénoncé le parti démocrate. En juillet dernier, Donald Trump s'est violemment attaqué dans une rafale de tweets à plusieurs élues démocrates au Congrès, sans les nommer. 

«Tellement intéressant de voir les élues 'progressistes' démocrates du Congrès […] désormais dire haut et fort et de manière perfide à la population des Etats-Unis, la plus grande et la plus puissante nation de la terre, comment notre gouvernement doit être dirigé», a écrit le président américain, estimant que ces élues étaient «originaires de pays dont les gouvernements sont dans une situation totalement catastrophique, les pires, les plus corrompus et ineptes au monde». Et de poursuivre : «Pourquoi ne retournent-elles pas dans ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent pour aider à les réparer.»

Des remarques acides qui visaient vraisemblablement de jeunes élues comme Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Rashida Tlaib et Ayanna Pressley, toutes Américaines, mais les renvoyant à leurs origines respectivement portoricaines, somaliennes, palestiniennes et afro-américaines. 

quand il DÉNONCE LA «STUPIDITÉ» D'EMMANUEL MACRON

Depuis l'instauration en juillet en France d'une taxe sur les géants du numérique, ciblant principalement les «GAFA» américains (Google, Amazon, Facebook, Apple), il y a de l'eau dans le gaz entre Paris et Washington. La preuve, deux semaines après l'adoption de cette taxe au Parlement français, Donald Trump s'est montré très virulent envers la France et son président Emmanuel Macron, menaçant de taxer le vin hexagonal importé outre-Altantique. 

«La France vient d'imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu'un devait les taxer, cela devrait être leur pays d'origine, les Etats-Unis. Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron. J'ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français !», a-t-il écrit sur son réseau social favori.

Depuis, le milliardaire républicain semble souffler le chaud et le froid. Il est apparu conciliant lors du G7 à Biarritz fin août, avant de se montrer de nouveau menaçant début décembre, puis de calmer le jeu le lendemain, lors du sommet de l'OTAN. 

QUAND IL PROMET DE NE PAS CONSTRUIRE DE GRATTE-CIEL AU GROENLAND

En dehors des attaques contre ses adversaires, très fréquentes - elles constituent la moitié de ses 11.000 tweets depuis son arrivée à la Maison Blanche selon une analyse du New York Times -, Donald Trump fait aussi parfois preuve d'humour sur Twitter. Comme en août dernier, où il est revenu sur sa volonté d'acheter le Groenland, avec un montage humoristique.

Sur celui-ci, on peut voir son immense hôtel aux vitres dorées deLas Vegas s'élever au milieu d'un paysage bucolique du territoire appartenant au Danemark. En légende, Donald Trump a écrit : «Je promets de ne pas faire ça au Groenland !» Un trait d'humour qui ne doit pas cacher le fait que cette affaire a provoqué une mini crise diplomatique entre Washington et Copenhague, Donald Trump ayant annulé une visite prévue au Danemark face au refus du pays de lui vendre le Groenland.

quand il tweete une PHOTO potentiellement CLASSÉE SECRET-DÉFENSE

Donald Trump pourrait faire sienne la phrase de Valérie Trierweiler, ex-compagne de François Hollande, qui avait déclaré en 2012, après une boulette sur Twitter, «Je tournerai sept fois mon pouce maintenant avant de tweeter». En effet, le président américain a sans doute tweeté un peu trop vite, en août dernier, lorsqu'il a voulu expliquer que les Etats-Unis n'étaient «pas impliqués» dans l'explosion apparente d'une fusée sur un site de lancement en Iran.

Pour accompagner son tweet, il a partagé une photo qui montre ledit site de lancement. Problème, plusieurs experts américains du renseignement ont trouvé que le cliché, en noir et blanc et comportant beaucoup de détails sur les conséquences de l'accident, ressemblait beaucoup à une image classée secret-défense, qui aurait été prise par un satellite espion appartenant aux Etats-Unis. Par la suite, Donald Trump s'est défendu de toute bourde, déclarant «On avait une photo. Je l'ai publiée, ce que j'ai le droit absolu de faire.»

GRETA THUNBERG, «une JEUNE fille TRÈS HEUREUSE»

Depuis qu'elle est devenue l'une des figures de la lutte contre le réchauffement climatique, Greta Thunberg est au centre de toutes les attentions. Applaudie par les uns, la militante suédoise de 16 ans est critiquée et raillée par les autres. Donald Trump fait sans aucun doute partie de la seconde catégorie. 

Suite à un discours de Greta Thunberg à l'ONU la veille, qui avait marqué par sa vigueur et son alarmisme, l'activiste accusant notamment les dirigeants internationaux de lui avoir «volé [ses] rêves et [son] enfance», Donald Trump a répliqué avec ironie, en septembre dernier. «Elle a l'air d’une jeune fille très heureuse qui regarde vers un avenir merveilleux et souriant. Tellement agréable à regarder !», a-t-il tweeté.

Mais Greta Thunberg a de la répartie, et a en réaction modifié sa biographie sur Twitter, en reprenant mot pour mot la phrase du président américain : «Une jeune fille très heureuse qui regarde vers un avenir merveilleux et souriant.»

QUAND IL «déclassifie» LA PHOTO DU CHIEN «HÉROS» DU RAID CONTRE le chef de daesh

Un «héros» à quatre pattes. Donald Trump a rendu hommage fin octobre au chien qui a participé à l'assaut mené contre le chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi, et qui a conduit à la mort de ce dernier. Il a partagé sur Twitter un cliché de l'animal, accompagné du commentaire : «Nous avons déclassifié une photo de ce chien merveilleux (son nom n'est pas déclassifié) qui a fait un BOULOT MERVEILLEUX dans la capture et l’élimination du chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi», le chien ayant traqué le terroriste dans le tunnel où il s’est fait exploser.

Un tweet devenu viral, qui a provoqué 130.000 retweets et 570.000 likes, et qui a bien fait rire les internautes, en raison de l'utilisation du terme «déclassifier», d'habitude utilisé pour parler d'informations sensibles pour la sûreté du gouvernement. Ainsi, en réponse, de nombreux internautes ont appelé à «déclassifier» les photos de leur chien, publiant sur Twitter de nombreux clichés de leurs canidés. 

Un mois plus tard, le chien «héros», dont le nom a finalement été lui aussi déclassifié - il s'appelle Conan -, a eu les honneurs de la Maison Blanche, avec une présentation officielle par Donald Trump lui-même. Le président américain a souligné qu’il avait reçu une «médaille et une plaque».

un photomontage de la tête de donald trump sur le corps de rocky

Avec ce tweet, partagé le 27 novembre dernier, Donald Trump a cassé internet. Près de 700.000 likes et quelque 200.000 retweets, des chiffres que le président américain n'atteint que très rarement. Etait-ce pour annoncer une nouvelle d'une importance capitale ? L'annonce d'une guerre nucléaire contre la Chine, d'un krach boursier, de la découverte d'un vaccin contre le sida ?

Non, seulement un photomontage (bien réalisé, il faut l'avouer), sur lequel on peut voir le corps torse nu du boxeur Rocky Balboa, un célèbre personnage fictif interprété au cinéma par Sylvester Stallone, surmonté de la tête du président américain. Une image partagée sans aucun commentaire, mais qui fait référence aux rumeurs qui fleurissaient alors sur son état de santé consécutives à un passage à l'hôpital, et sur les déclarations qu'il avait eues la veille. Devant des milliers de partisans en Floride, il avait affirmé que les médecins lui auraient demandé de leur montrer son «torse magnifique». 

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