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Elections européennes : qui sont les 34 têtes de liste en France ?

Jordan Bardella (RN), Manon Aubry (LFI), François-Xavier Bellamy (LR) et Nathalie Loiseau (LREM) vont chacun mener leur parti pour les élections européennes de mai prochain. Jordan Bardella (RN), Manon Aubry (LFI), François-Xavier Bellamy (LR) et Nathalie Loiseau (LREM) vont chacun mener la liste de leur parti pour les élections européennes du 26 mai prochain. [JOEL SAGET / AFP et Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Un nombre record de 34 listes, dont deux issues des gilets jaunes, ont été déposées pour les élections européennes, qui se dérouleront le 26 mai prochain. Voici toutes les têtes de liste pour cette campagne.

La République en marche : Nathalie Loiseau

L'ancienne ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau a été choisie pour mener la liste de La République en marche (LREM) pour les européennes de mai prochain. Elle est accompagnée de l'ancien directeur du WWF France, Pascal Canfin, qui est numéro 2 de la liste. Pour ce scrutin, la formation présidentielle est notamment alliée au MoDem, à Agir (le parti du ministre de la Culture Franck Riester) et au Mouvement radical.

Peu connue du grand public, Nathalie Loiseau, 54 ans, a 25 ans de carrière de diplomate derrière elle, durant lequels elle a été affectée en Indonésie, au Sénégal, au Maroc, en Somalie, au Cambodge, ou encore aux Etats-Unis. En 2012, elle est devenue la deuxième femme à diriger la prestigieuse Ecole nationale d’administration (ENA), poste qu'elle a quitté en 2017 pour rejoindre le Quai d'Orsay.

Son début de campagne a été marqué par de nombreuses polémiques. Mediapart a d'abord révélé le 22 avril que Nathalie Loiseau s'était présentée à des élections étudiantes sur une liste d'extrême droite lorsqu'elle était à Sciences Po, en 1984. Elle a ensuite été accusée de banaliser l'homophobie dans une bande dessinée pour enfants sur l'Europe qu'elle a cosignée, sortie le 17 avril. La tête de liste LREM a également été critiquée après avoir déclaré le 29 avril sur France Culture : «J'avais l'impression d'être une romanichelle quand je suis arrivée à la tête de l'ENA», le terme «romanichelle» désignant de façon péjorative les peuples tziganes nomades.

Rassemblement national : Jordan Bardella 

Jeune espoir du Rassemblement national (RN, ex-FN), Jordan Bardella, 23 ans, conduira la liste du parti d'extrême-droite lors des européennes. Il faut dire que le jeune homme a le RN dans le sang. Dès ses 16 ans, il obtient sa première carte de sympathisant du parti. En 2015, à 20 ans, le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) est élu conseiller régional d’Ile-de-France.

Eliminé au premier tour des législatives en Seine-Saint-Denis en 2017, il devient tout de même porte-parole du RN la même année, après le départ de Florian Philippot. Nouvelle promotion en mars 2018 : la présidente du RN Marine Le Pen le nomme directeur national du Front national de la jeunesse (devenu depuis Génération nation), le mouvement jeune du parti d'extrême-droite.

S'il était élu aux prochaines élections européennes, Jordan Bardella deviendrait l'un des plus jeunes eurodéputés de l'histoire. Mais pas le plus jeune, ce dont se targuent pourtant des cadres du RN. Comme le note Le JDD, le record est en effet détenu par l'Allemande Ilka Schröder, élue en 1999 à 21 ans. En 2014, le FN avait fait élire le doyen du Parlement, Jean-Marie Le Pen, 86 ans à l'époque.

Les Républicains : François-Xavier Bellamy

Dans les tuyaux depuis de longues semaines, l'investiture de François-Xavier Bellamy comme tête de liste des Républicains aux européennes a été confirmée le 29 janvier dernier par Commission nationale d'investiture de LR. Il est accompagné, au sein d'un trio, de la vice-présidente de la région Ile-de-France Agnès Evren et du député européen Arnaud Danjean.

Choisi par le patron du parti de droite Laurent Wauquiez, François-Xavier Bellamy, 33 ans, est un quasi novice en politique. Professeur de philosophie et essayiste, cet inconnu du grand public est depuis 2008 maire adjoint de Versailles (Yvelines). Il a eu une autre expérience en politique en 2017, lorsqu'il s'est présenté aux législatives dans les Yvelines. Le normalien s'était alors incliné de justesse au second tour, face au candidat LREM, Didier Baichère.

A l'origine, ce choix n'avait pas fait l'unanimité dans les rangs des Républicains. Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), avait estimé le 30 janvier que François-Xavier Bellamy, qui «n'était pas (son) choix», «ne coche pas toutes les cases pour être tête de liste». Certains chez LR lui reprochaient sa proximité avec la droite «dure». En 2013, le philosophe catholique s'était en effet engagé contre le mariage homosexuel et avait été l'une des figures des «Veilleurs», mouvement associé à La Manif pour tous, avant de participer à la création de Sens commun, un mouvement conservateur anti-mariage gay.

Mais la jeune tête de liste a réussi à retourner l'opinion de ses collègues, aidé sans doute par les sondages qui vont dans le bon sens. Le 2 mai sur RTL, Gérard Larcher s'est ainsi dit «séduit, après avoir eu des doutes, par une forme de fraîcheur, un autre langage».

Europe Ecologie Les Verts : Yannick Jadot

L'eurodéputé Yannick Jadot a été désigné dès juillet par les adhérents d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) pour mener la liste du parti écolo aux européennes 2019. Il a remporté l'élection avec 59 % des suffrages, face à Michèle Rivasi (36 %), qui est numéro deux sur la liste.

L'ancien directeur des campagnes de l'ONG Greenpeace France, qui a fait participé à la fondation d'Europe Ecologie Les Verts en 2009, a refusé toute alliance avec un autre parti de gauche pour ce scrutin.

Le diplômé d'économie à l'Université Paris-Dauphine a sans doute gardé en mémoire la présidentielle 2017, lors de laquelle il s'était désisté au profit de Benoît Hamon, alors candidat du Parti socialiste (PS) et maintenant chef de file de Génération.s, ce qui s'était soldé par un échec retentissant (6,36 % des suffrages). Pour ces élections, Yannick Jadot a adopté une stratégie «ni de droite ni de gauche», inédite pour l'écologie politique française.

La France insoumise : Manon Aubry

Désignée tête de liste de La France insoumise (LFI) lors de la convention du parti d'extrême-gauche début décembre à Bordeaux, Manon Aubry est une totale novice en politique. Cette native de Fréjus (Var), âgée de seulement 29 ans, est issue du monde associatif.

Après avoir présidé la section locale de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) durant ses études à Sciences Po Paris, elle a intégré, après son diplôme en relations internationales et droits de l’Homme, Médecins du Monde au Liberia, puis l'ONG The Carter Center, en République démocratique du Congo (RDC). Avant de rejoindre LFI et Jean-Luc Mélenchon pour les européennes, elle était porte-parole de l'ONG Oxfam France, où elle était spécialiste des questions d'évasion et de justice fiscales.

Parti socialiste et Place publique : Raphaël Glucksmann

Le Conseil national du Parti socialiste a largement approuvé, samedi 16 mars, une résolution désignant Raphaël Glucksmann comme tête de liste, pour les européennes, du PS allié à Place publique. Une liste qu'ont ensuite rejoint Nouvelle Donne, le parti fondé par l'économiste Pierre Larrouturou, Aurore Lalucq, l'une des porte-parole de Génération.s, le Parti radical de gauche (PRG), ainsi que Cap21, le mouvement de Corinne Lepage.

Fils du philosophe André Glucksmann, Raphaël Glucksmann, essayiste de 39 ans, est le cofondateur du mouvement de gauche Place publique, lancé en novembre dernier, avec la militante écologiste Claire Nouvian et l'économiste Thomas Porcher (qui a annonceé en mars dernier son départ de la formation, en raison de son alliance avec le PS pour les européennes).

Sur le plan privé, Raphaël Glucksmann est le compagnon de la journaliste politique Léa Salamé, qui officie sur France Inter et France 2. Celle-ci a déclaré le 15 mars qu'elle se mettait provisoirement en retrait le temps de la campagne électorale pour les européennes, en raison de la candidature de son conjoint. Elle fera son retour à l'antenne au lendemain du scrutin, le lundi 27 mai, selon un communiqué de France Inter.

Debout la France : Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France, a annoncé le 23 septembre dernier lors d'un meeting au Cirque d'Hiver à Paris qu'il conduirait la liste de son parti souverainiste lors des européennes de mai 2019.

Celui qui est arrivé sixième à la dernière présidentielle (4,70 % des voix) a refusé de faire liste commune avec le RN. Après s'être allié à Marine Le Pen entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2017, «NDA» a rejeté en juin dernier la proposition de la présidente du parti d'extrême-droite. Cet ex-cadre du RPR et de l'UMP est l'un des critiques les plus virulents d'Emmanuel Macron et de l'Union européenne, estimant que «la France crève du pillage d'une oligarchie, 'le parti de l'étranger', qui gouverne contre le peuple».

Génération.s : Benoît Hamon

Le chef de file de Génération.s, Benoît Hamon, mènera la liste de son mouvement pour les élections européennes du 26 mai, après avoir échoué à rassembler la gauche pour ce scrutin.

Après avoir refusé de faire cause commune avec le PS, son ancien parti, il avait proposé début février l'idée d'une votation citoyenne aux partis de gauche (LFI, EELV, PCF et PS), sorte de primaire permettant de composer une liste d'union. Mais sa proposition n'a finalement séduit personne, ce qui a poussé l'ex-ministre de François Hollande (délégué à l'Economie sociale et solidaire puis de l'Education nationale) à y aller seul.

Candidat socialiste à la présidentielle de 2017, il avait obtenu le score historiquement bas de 6,36 %, arrivant en cinquième position au premier tour (derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon). Pour ces européennes, son programme se veut «écologiste de gauche» et partisan d'une Europe fédérale.

Parti communiste : Ian Brossat

En juin dernier, Ian Brossat, 39 ans, a été désigné tête de liste pour ces européennes par le Parti communiste français (PCF). Porte-parole du parti d'extrême-gauche, il est également depuis 2014 adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, en charge du logement. Parmi ses principaux chevaux de bataille dans la capitale figure la régulation de la plate-forme de location de logements entre particuliers Airbnb. Au niveau national, il a notamment fait campagne en 2013 en faveur du mariage pour tous, avant de se marier lui-même avec son compagnon, une fois la loi votée.

Malgré son jeune âge, ce normalien et agrégé de lettres modernes s'est déjà présenté trois fois aux élections législatives, en 2007, 2012 et 2017. Il a été éliminé à chaque fois au premier tour, mais a terminé tout de même troisième en 2012 et 2017. Il a beaucoup fait parler de lui lors du débat des européennes sur France 2 le 4 avril, recevant même les éloges d'Aurore Bergé, députée et porte-parole de LREM, estimant qu'il avait été «de loin le meilleur à gauche».

UDI : Jean-Christophe Lagarde

Alors qu'une liste commune centriste proeuropéenne - avec notamment La République en marche (LREM) et le MoDem - avait été évoquée dans un premier temps, l'Union des démocrates indépendants (UDI) a finalement décidé de faire bande à part, et de présenter sa propre liste, menée par son président Jean-Christophe Lagarde. Le parti du centre entend ainsi afficher son indépendance par rapport à la liste de la majorité présidentielle.

Jean-Christophe Lagarde, également député de Seine-Saint-Denis, souhaite en effet se démarquer du projet européen d'Emmanuel Macron. Selon lui, le chef de l'Etat prône «une vision ultra-libérale de l'Europe qui protège les marchés, pas les salariés», a-t-il déclaré le 7 décembre sur Europe 1. «Je ne suis pas d'accord avec cette Europe-là. Cette Europe-là court à l'échec», a-t-il ajouté. Par ailleurs, depuis l'élection de Laurent Wauquiez à la tête de LR, Jean-Christophe Lagarde n'accepte plus d'alliance avec le parti de droite, dans lequel il ne se reconnaît plus.

Les Patriotes : Florian Philippot

L'ancien bras droit de Marine Le Pen au Front national (devenu Rassemblement national), Florian Philippot, conduira la liste des Patriotes, le parti d'extrême-droite qu'il a créé en septembre 2017, lors des européennes 2019. Le 27 décembre dernier, il a annoncé au journal L'Opinion qu'il voulait «constituer une liste hybride, mi-Patriotes mi-gilets jaunes». Un objectif en partie réussi, puisque la liste «Jaunes et citoyens» conduite par Jean-François Barnaba a fusionné avec celle de Florian Philippot le 30 avril.

Le député européen et conseiller régional du Grand Est fait campagne autour de la sortie de la France de l'Union européenne, le «Frexit» (une référence au Brexit britannique). Son livre-programme, publié le 19 septembre, s'intitule justement Frexit. UE : en sortir pour s'en sortir. Un thème de campagne qu'il partage avec François Asselineau, président de l'UPR. Avant la clôture du dépôt des listes, Florian Philippot lui avait proposé une alliance, moyennant 300 000 euros, refusée par François Asselineau.

UPR : François Asselineau

François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine (UPR) et candidat à l'élection présidentielle en 2017 (0,92 % des suffrages), a décidé de mener la liste de son parti lors des européennes.

Eurosceptique convaincu, il est partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne (un «Frexit»), tout comme Florian Philippot. Mais l'ancien conseiller de Paris a refusé l'alliance proposée par l'ancien bras droit de Marine Le Pen. «Son affaire n’a pas marché. Il a copié-collé 90 % de mon programme, comme un coucou dans le nid d’un autre oiseau», a critiqué le chef de l'UPR.

Lutte ouvrière : Nathalie Arthaud

Porte-parole de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, candidate à l'élection présidentielle en 2017 (0,64 % des voix), a annoncé le 11 décembre dernier que son parti d'extrême-gauche conduirait une liste «autonome» lors du scrutin européen de mai prochain, dont elle serait tête de liste.

L'enseignante en économie a ainsi refusé la liste commune proposée par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de Philippe Poutou et Olivier Besancenot. Ce dernier a tout de même appelé à voter pour la liste présentée par LO, après avoir renoncé à en porter une, faute de financements suffisants. Solidaire des gilets jaunes, Nathalie Arthaud explique vouloir «centrer cette campagne sur le camp des travailleurs».

Génération écologie et mouvement écologiste indépendant : Dominique Bourg

La liste écolo «Urgence écologie» réunit Génération écologie, le parti présidé par la députée Delphine Batho, le Mouvement écologiste indépendant (MEI) de l'ancien eurodéputé et cofondateur des Verts (en 1984) Antoine Waechter. Le Mouvement des progressistes (MDP) l'a également rejointe.

Elle sera menée par le philosophe Dominique Bourg, professeur à la faculté des géosciences et de l’environnement de l’université de Lausanne, en Suisse. Ancien vice-président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme, c'est un proche de l'ex-ministre de la Transition écologique et solidaire. Novice en politique, Dominique Bourg veut insister durant la campagne sur la question du climat, qui «l’affole et l’atterre», mais également sur l’effondrement de la société industrielle ou encore les questions agricoles.

Alliance jaune (gilets jaunes) : Francis Lalanne

Le chanteur Francis Lalanne a annoncé le 30 avril prendre la tête d'une liste de gilets jaunes pour les européennes, nommée «Alliance jaune». Déposée le jour-même au ministère de l'Intérieur, elle est le fruit d'une alliance avec les représentants de la liste «Ralliement d'initiative citoyenne» (RIC), conduite brièvement par Ingrid Levavasseur.

Cet engagement en politique n'est pas le premier pour l'interprète de «On se retrouvera». Il s'est en effet déjà présenté aux élections européennes en 2009, en tant que tête de liste dans la région Sud-Est pour l'Alliance écologiste indépendante, obtenant 3,75 % des voix. Francis Lalanne a également participé deux fois aux élections législatives, en 2007 dans le Bas-Rhin et en 2017 dans l'Essonne (face notamment à Manuel Valls), et une fois aux municipales, en 2008, à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Evolution citoyenne (gilets jaunes) : Christophe Chalençon

Après avoir quitté la liste de gilets jaunes Ralliement d'initiative citoyenne (RIC), l'un des leaders du mouvement dans le Vaucluse, Christophe Chalençon, a fait part le 3 mars dernier, dans un communiqué, de sa volonté de mener une liste aux européennes, baptisée «Evolution citoyenne», dont il serait le «porte-parole». Le 2 mai, il a affirmé qu'il l'avait déposée au ministère de l'Intérieur.

Cet artisan forgeron est l'une des figures les plus controversées des gilets jaunes. En compagnie d'autres membres de la liste RIC, il a rencontré début février le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 Etoiles, à l'insu d'Ingrid Levavasseur. Une réunion qui avait débouché sur le rappel de l'ambassadeur de France en Italie pendant quelques jours, point culminant de la crise diplomatique entre les deux pays, et sur la décision d'Ingrid Levavasseur de renoncer à mener la liste RIC aux européennes.

Mouvement pour l'initiative citoyenne : Gilles Helgen

Le «Mouvement pour l'initiative citoyenne», déjà candidat aux européennes en 2009, présente pour ces élections une liste tirée au sort. C'est le chef d'entreprise rennais Gilles Helgen qui a été tiré en premier, et qui a accepté de mener la liste. 

La seule revendication de ce mouvement est l'instauration du référendum d'initiative citoyenne (RIC), «au niveau national et européen». C'est ce que réclament également de nombreux gilets jaunes, que le mouvement veut chercher à séduire, même si aucun n'est présent sur la liste.

La Ligne claire : Renaud Camus

Le 8 avril dernier, Renaud Camus, chantre de la thèse du «grand remplacement», a annoncé lors d'une conférence de presse qu'il mènerait une liste aux élections européennes, baptisée «La ligne claire», en opposition à «l’opacité» des autres listes. Le septuagénaire la conduira avec Karim Ouchikh, président du microparti identitaire Siel (Souveraineté, Identités et Libertés).

Son programme tourne autour du thème de prédilection de Renaud Camus : le «grand remplacement», une théorie conspirationniste, selon laquelle les populations blanches européennes sont progressivement «remplacées» par des immigrés de couleur, majoritairement musulmans. L'écrivain d'extrême droite, qui avait soutenu Marine Le Pen à la dernière présidentielle, propose la «remigration», c'est-à-dire le retour des immigrés dans leur pays d'origine.

Parti pirate : Florie Marie

Mouvement politique international présent dans une centaine de pays, fondé en Suède en 2006, le Parti pirate français (créé en 2009) présentera une liste aux européennes, dont le programme est notamment axé sur «l’amélioration de la disponibilité publique de l’information, du savoir et de la culture» ou encore sur la recherche d'un «supplément de démocratie pour l’Europe».

La liste est conduite par Florie Marie. Cheffe de cabinet à la mairie de Schiltigheim (Bas-Rhin), le jeune femme s'est déjà présentée à des élections (sous les couleurs du Parti pirate), les législatives en 2017, en Seine-Saint-Denis. Elle avait obtenu 1,18 % des voix. Elle a auparavant milité au sein d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) pendant sept ans, de 2010 à 2017.

Parti animaliste : Hélène Thouy

C'est la co-fondatrice et co-présidente du Parti animaliste, Hélène Thouy, qui sera la tête de liste de son mouvement, créé en 2016, pour ces élections européennes. Son programme est centré sur la cause animale, puisqu'il propose l'interdiction définitive de la pêche électrique ou encore la réduction de la consommation de produits d'origine animale de 25% en 2025 par rapport à 2015.

Avocate à Bordeaux, Hélène Thouy, 34 ans, est par ailleurs co-fondatrice de l’association Animal Justice et Droit, dont l'objectif est la mise en œuvre d’un droit animal en droit français.

europe démocratie Espéranto : Pierre Dieumegard

Europe Démocratie Espéranto, mouvement européen qui prône l'adoption d'une langue commune en Europe pour faciliter les échanges entre citoyens de l'UE (appelée l'espéranto), présentera une liste en France - entre autres - aux européennes, comme il le fait à tous les scrutins de l'Union depuis 2004. Elle sera conduite par Pierre Dieumegard, président de la section France de la formation.

alliance royale : Robert De Prévoisin

Fondée en 2001, l'Alliance royale sera présente aux européennes, avec sa liste «Une France royale au cœur de l'Europe». Elle sera menée par Robert de Prévoisin, délégué général de la formation royaliste. Chef d'entreprise à la retraite, il est actuellement conseiller municipal du petit village de Cussay (Indre-et-Loire), environ 500 habitants, près de Tours.

Il avait annoncé sa candidature à la présidentielle de 2017, mais avait échoué à obtenir les 500 parrainages requis pour pouvoir participer au scrutin. Pour ces élections européennes, le parti «veut mobiliser les Français pour une France unie autour de son roi», appelant également à sortir de l'UE.

Parti révolutionnaire communistes : Antonio Sanchez

Le mouvement Communistes, issu d'une scission du Parti communiste français (PCF) en 2000, présentera une liste aux européennes, sous le nom de Parti révolutionnaire Communistes. Elle est emmenée par son secrétaire national, Antonio Sanchez, ouvrier métallurgiste.

Parti fédéraliste européen : Yves Gernigon

C'est le co-fondateur et président du Parti fédéraliste européen, Yves Gernigon, 54 ans, qui mènera la liste de son parti aux européennes. Diplômé de Sciences Po Paris et d'une école d'arts graphiques, ce Breton d'origine dirige depuis quinze ans une agence de communication institutionnelle.

Parti politique transeuropéen, le Parti fédéraliste européen, créé en 2011 et dont le siège est à Bruxelles, défend une plus grande intégration des Etats membres de l'UE. Il propose ainsi qu’un véritable gouvernement européen remplace la Commission, ou encore la création d’une défense et d’un FBI européens.

Allons enfants : Sophie Caillaud

Se revendiquant comme le mouvement de la jeunesse, Allons Enfants n'est composé que d'étudiants ou de jeunes actifs de moins de 30 ans. Il a en effet pour objectif de porter la voix de la jeune génération au Parlement européen.

Ainsi, sa tête de liste, Sophie Caillaud - qui est aussi la présidente du parti - n'a que 22 ans. Après avoir étudié à Nancy et vécu un an à Vienne, en Autriche, dans le cadre d'un échange universitaire, elle finit tout juste ses études en politiques publiques à Sciences Po Paris. Elle souhaiterait ensuite intégrer la fonction publique.

Décroissance 2019 : Thérèse Delfel

Enseignante de formation, Thérèse Delfel, 68 ans, mènera la liste «Décroissance 2019» pour les européennes. Cette dernière prône, comme son nom l'indique, la décroissance. Concrètement, ce mouvement d'écologie radicale appelle à mettre en oeuvre toutes les mesures politiques permettant de «repasser sous les plafonds de la soutenabilité écologique afin de retrouver des modes de vie décents (socialement) et responsables (écologiquement)».

Véritable Européenne (elle est née en France de parents allemands de Roumanie et a été formée au Royaume-Uni), Thérèse Delfel est partisane de la «sobriété heureuse», un concept popularisé par l'agriculteur et écrivain star Pierre Rabhi. Il consiste notamment à produire une partie de sa nourriture, à aller vers le zéro déchet et à utiliser essentiellement ses jambes pour se déplacer.

Démocratie représentative : Hadama Traoré

Démocratie représentative, qui est la branche politique de La Révolution est en marche (LREEM), un mouvement citoyen d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), présentera une liste aux européennes. C'est le cofondateur de LREEM, Hadama Traoré, qui la mènera.

Celui-ci se veut le porte-voix des quartiers populaires, lui qui est originaire des cités dites «difficiles» d'Aulnay-sous-Bois. Il milite notamment activement contre les violences policières. Hadama Traoré a été agent municipal dans la ville de Seine-Saint-Denis pendant dix ans (il était responsable d'antenne jeunesse), avant d'être révoqué en 2017 pour avoir insulté des élus et agressé un autre agent, ce qu'a toujours réfuté l'intéressé.

Les oubliés de l'Europe : Olivier Bidou

La liste «Les Oubliés de l'Europe» est une émanation de la Coordination nationale des indépendants (CNDI), organisation qui a pour objectif de «défendre les petits employeurs indépendants». C'est son président, Olivier Bidou, 79 ans, qui sera la tête de liste. Celui-ci a fait carrière dans l'imprimerie, et s'est présenté à de nombreuses élections (nationales et européennes) depuis 1992.

Sa liste est composée d'artisans, de commerçants, de professions libérales et d'indépendants, qui se disent «oubliés de l'Europe». Ils veulent se mobiliser pour «défendre [leurs] intérêts auprès des institutions européennes».

Parti des citoyens européens : Audric Alexandre

Le Parti des citoyens européens (PACE), une formation européenne transnationale, présentera une liste en France menée par Audric Alexandre, 29 ans, chargé de mission au sein du mouvement. Ce cadre dans le secteur associatif et enseignant d'anglais à la faculté de Douai (Nord) s'était présenté aux élections législatives en 2017 à Arras (Pas-de-Calais), et avait obtenu 0,61 % des voix, sous l'étiquette divers gauche.

Le PACE, né en 2007 à Bruxelles, prône le fédéralisme, et souhaite ainsi l'instauration d'une république européenne. Il propose également des mesures pour rendre l'Europe plus sociale et respectueuse de l'environnement, notamment à travers une «économie de marché régulée, inclusive et verte».

à voix égales : Nathalie Tomasini

Nathalie Tomasini, avocate spécialisée dans les affaires de violences intrafamiliales, mènera la liste «A voix égales» pour ces européennes. Celle-ci est surtout connue pour avoir défendu Jacqueline Sauvage, une mère de famille condamnée en 2015 pour avoir tué son mari violent avant d'obtenir une grâce présidentielle un an plus tard.

Défendant l'égalité des droits entre les sexes, cette liste est également engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Nathalie Tomasini souhaite en effet «mener un combat sur le plan européen pour faire avancer et harmoniser la législation dans ce domaine».

Union démocratique pour la liberté égalité fraternité (UDLEF) : Christian Person

Christian Person, 50 ans, PDG d'une entreprise de portage salarial, sera la tête de liste de l'Union démocratique pour la liberté égalité fraternité (UDLEF) aux européennes. La principale cause du natif de Landerneau (Finistère) est la lutte contre le chômage de masse, qui pour lui «n'est pas une fatalité».

La liste de l'UDLEF qu'il mène défend «une France forte vers une nouvelle Europe». Christian Person, qui se dit de «centre droit laïc», souhaite que les citoyens soient plus présents au sein des institutions de l'UE, ou encore que l'environnement soit au coeur de toutes les décisions.

Liste de la reconquête : Vincent Vauclin

La Dissidence française, un groupuscule d'ultradroite, sera présente aux prochaines élections européennes, avec une liste baptisée «Liste de la reconquête». Elle sera conduite par son président-fondateur, l'identitaire sulfureux Vincent Vauclin.

Le trentenaire, titulaire d’une licence de psychologie, avait notamment comparé les immigrés à des insectes en mai 2018, sur l'antenne de Radio Libertés. Le programme de sa liste, composée de «nationalistes et patriotes, ainsi que d'élus locaux et de gilets jaunes de la première heure», est basé notamment sur la «remigration», une mesure que prône aussi la liste «La ligne claire» de Renaud Camus.

Neutre et actif : Cathy Corbet

Cathy Corbet, qui se présente sur Facebook comme conseillère d'architecture, d'urbanisme et d'environnement à Steenwerck (Nord), près de Lille, conduira la liste «Neutre et actif» pour les européennes.

Cette liste citoyenne sans étiquette politique défend le droit de vote et veut lutter contre l'abstention. Cathy Corbet, qui est aussi bénévole à l'antenne lilloise de l'association de consommateurs CLCV, appelle ainsi les abstentionnistes à voter pour sa liste, qui promet d'être «neutre» mais «active» au Parlement européen.

Union des démocrates musulmans français (UDMF) : Nagib Azergui

Originaire de Nanterre (Hauts-de-Seine), Nagib Azergui, président de l'Union des démocrates musulmans français (UDMF), mènera la liste de sa formation aux européennes, baptisée «Une Europe au service des peuples». Il était parvenu en 2014 a faire élire des membres de son mouvement lors des municipales, grâce à un accord avec l'UDI. 

Les démocrates musulmans comptent 800 adhérents à jour de cotisation et disposent d'un budget de 200 000 euros en provenance de «dons et mécènes». Nagib Azergui se défend de nourrir tout communautarisme, rappelant l'existence du Parti chrétien démocrate ou encore de l'Union chrétienne-démocrate en Allemagne.

Estimant que les électeurs musulmans ont été «totalement trahis», et «pointés du doigt comme des ennemis de l'intérieur», il espère trouver écho chez les «4 à 5 millions de musulmans» français estimés par le ministère de l'Intérieur.

La candidature de l'Union pour une Europe au service des peuples a été validée in extremis par le Conseil d'Etat et le ministère de l'Intérieur malgré un retard dans le dépôt de la candidature.

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